Laval

Bien que positionnée tout près de Montréal, l’Ile Jésus1 ne sera pas vraiment colonisée avant 1701 en raison des attaques perpétuelles des Iroquois sur les quelques habitants de l’île. En 1636, les jésuites acquirent l’île et furent les premiers seigneurs de Laval. Passant à plusieurs reprises dans d’autres mains, le séminaire de Québec se porte acquéreur en 1673 et sera le seigneur de l’île jusqu’à l’abolition du régime seigneurial en 1854. Être le propriétaire d’une seigneurie engendre quelques responsabilités comme celle de rendre la justice. En effet, jusqu’à l’abolition du régime seigneurial, le Séminaire de Québec rendra justice pour les causes de nature civile. Pour les causes de nature criminelle, l’Ile Jésus étant sous la juridiction royale de Montréal, les accusés seront donc jugés par le conseil souverain à Montréal.

Peu après l’abolition du régime seigneurial, la population québécoise doit se déplacer dans les grands centres pour avoir accès à la justice. La distance étant grande et les frais de déplacement souvent onéreux, beaucoup de gens ne sont pas capable d’y avoir accès. Cette situation est présente dans beaucoup de régions du Québec. La décentralisation du système judiciaire entraîne des répercussions qui assureront aux habitants une accessibilité à la justice. Vers 1833, sur l’Ile Jésus, nous retrouvons les premières traces de juges de paix, soit deux représentants qui résident à Saint-Vincent-de-Paul. Ils doivent veiller à l’application des lois et règlements de même qu’être à l’écoute des plaintes de la population.2 Toujours à St-Vincent-de-Paul, une Cour des commissaires siège dès 1827 et en 1844, cette Cour est déplacée à Ste-Rose pour desservir l’ensemble de l’Ile Jésus.


Photographie | Pénitentiaire Saint-Vincent-de-Paul, Saint-Vincent-de-Paul, QC, 1884 | II-75151

Rattaché au district judiciaire de Montréal, les habitants de l’ile Jésus devaient se rendre dans la métropole pour obtenir justice sur des causes qui ne pouvaient être entendues sur l’ile. C’est en 1857 que la seule agglomération de l’île3, Sainte-Rose, devient le chef-lieu de ce qui allait devenir Laval. En 1862, la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul accueille la première prison de l’île, la prison de réforme, qui est transférée à Montréal en 1872. En 1873, la paroisse devient le siège du pénitencier fédéral, inauguré le 21 mai et fermé en 19884.

Bien que le développement de l’île fût relativement lent, la seconde moitié du XXe siècle vit la population croiser à un rythme effréné. L’arrivée massive de gens entraina divers problèmes qui furent résolus grâce à la fusion des quatorze municipalités. C’est ainsi que 6 août 1965, la ville de Laval fut fondée.
Bibliographie
01. Laval
02. Perron Normand. Histoire de Laval, p.96.
03.
04. Ville de Laval : Quelques pages d’histoire…. Paroisses et Villages anciens de Ville de Laval, SHGIJ, vol. 3, 1995, p. 27

Image : Pénitencier Saint-Vincent-de-Paul 1884 (Laval)
Musée Mccord
Source : http://www.musee-mccord.qc.ca/fr/collection/artefacts/II-75151/

Textes et références : Vanessa Morin, Bachelière en histoire, UQAC