Alma

La colonisation de l’ile d’Alma débute avec l’établissement de Damasse Boulanger et sa famille vers 18631, qui s’y installe définitivement en 1865. Outre cette famille, la colonisation se fait lentement et, selon Monseigneur Tremblay, plusieurs familles viennent s’établir sur l’île après le grand feu de 1870 qui a détruit les parties colonisées du Saguenay.

L’augmentation de la population amène la nécessité d’offrir des services judiciaires. Ainsi, en 1893, la paroisse de St-Joseph d’Alma devient l’hôte d’une Cour de magistrats. Cette dernière à juridiction sur des causes personnelles et mobilières pour des réclamations de moins de 25 dollars2. Cette cour tiendra son siège jusqu’en 1917, année où elle fut abolie et remplacée par la Cour de magistrats du comté du Lac St-Jean3. Quatre cours sont établies, dont une, à St-Cœur-de-Marie.

Le 9 janvier 19334, la législature destitue Notre-Dame d’Hébertville de son titre de chef-lieu. Celui-ci est octroyé à la ville d’Alma le 13 avril 1933 par la loi 23 George V, Chap. 95. La ville demande plusieurs fois le rétablissement de la Cour de magistrats et ce n’est qu’une quinzaine d’années plus tard, soit le 15 mai 19336, que la Cour de magistrats du comté du Lac St-Jean à St-Cœur-de-Marie fut déménagée à St-Joseph d’Alma. Le juge du district judiciaire de Roberval, Robert Bergeron7, vient régulièrement siéger dans la ville.

Palais de justice d'Alma actuel - Crédit photo Jean-François Maltais

Palais de justice d'Alma - Autrefois

Graduellement, la ville s’organise d’un point de vue institutionnel et rien ne l’empêche de continuer sur cette voie. Comme elle est bien organisée pour accueillir les services judiciaires, la Cour des sessions de la paix siège également à partir du 1er décembre 1949. Puis, en 1961, la ville accueille la Cour supérieure avec rattachement au greffe de Roberval. La première séance de cette cour se déroule en 19628.

Suivant la même évolution que Chicoutimi et de Roberval quant à l’établissement d’institutions judiciaires, les habitants d’Alma commencent à revendiquer la création d’un district indépendant. En octobre 19809, la construction du Palais de justice d’Alma est commencée et tous les services judiciaires sont regroupés dans le même établissement en juin 1981. Ainsi, tous les éléments sont mis en place pour que, finalement, le 35e district judiciaire autonome du Québec soit consacré le 1er avril 1983 grâce à « l’amendement de la loi 101 sur la division territoriale10».

Bibliographie
01. TREMBLAY Victor, Alma au Lac St-Jean, p. 41
02. KOLISH Evelyn, Guide des archives judiciaires, Archives nationales du Québec, p.66
03. CLAVEAU Lina, l’administration judiciaire au Saguenay-Lac-Saint-Jean, p.17
04. TREMBLAY Victor, op. cit., p. 371
05. Ibid.
06. Ibid., p. 372
07. Ibid.
08. CLAVEAU Lina, op. cit.
09. CLAVEAU Lina, l’administration judiciaire au Saguenay-Lac-Saint-Jean, p. 18
10. Ibib.

Textes et références : Vanessa Morin, Bachelière en histoire, UQAC