Laurentides

Suivant un début de colonisation très lent, la culture du blé a permis au territoire laurentien de connaître une forte poussée démographique et ce, jusque dans les années 1820. Puis, dans les années 30, le surpeuplement et le déclin de l’agriculture laisse les colons appauvris et le mouvement migratoire prend de l’ampleur. En réponse, le célèbre curé Labelle prend la tête d’un mouvement de colonisation qui aura pour mission de coloniser les Hautes-Laurentides. La terre étant occupée en grande partie, la région fut prête à recevoir des institutions.

Comme dans la majorité du territoire occupé avant la conquête, la justice était rendue par le propriétaire de la seigneurie. Puis, après la conquête, l’univers judiciaire a changé et les Laurentides furent annexées au district judiciaire de Montréal. Ce qui veut nécessairement dire que s’il n’y avait pas de cour sur le territoire laurentien, les paysans devaient se déplacer à Montréal pour obtenir justice.

Le curé J.B. Antoine Labelle - [vers 1880]

Ce n’est que lors de la grande décentralisation judiciaire de 1857 que les Laurentides se virent doté d’un district judiciaire. On l’appela le district de Terrebonne et le chef-lieu devint, de 1857 à 1922, Sainte-Scholastique. La construction du palais de justice commença deux années plus tard et fut terminé en 1862. Il fut la proie des flammes dans la nuit du 26 au 27 juillet 1864. L’incendie détruisit également la prison qui était annexée au palais.

On procéda à la reconstruction du palais de justice et de la prison à la fin de l’été et ils furent terminés en 1865. Plusieurs cours siégeaient dont; la Cour criminelle, la Cour de circuit et la Cour supérieure1. Les cours se tinrent jusqu’en 1922 à Sainte-Scholastique, année où le chef-lieu de Terrebonne se déplaça à Saint-Jérôme. On construisit un nouveau palais de justice (avec une prison en ces murs) et le 11 juin 1924, on procéda à l’inauguration de l’édifice. Avant le transfert du chef-lieu, St-Jérôme accueillit une Cour de circuit et une Cour des commissaires de 1875 à 1924. À partir de 1910, la Cour supérieure siégeait également.

Devenu désuet, le palais de justice se déplace mais l’édifice est transformé en prison commune. Le second palais de justice est inauguré le 25 octobre 1969 et fut nommé l’édifice Athanase-David. La prison et le palais sont toujours fonctionnels aujourd’hui.
Bibliographie
01. La Cour criminelle siégeait en janvier et juillet de chaque année.
La Cour de circuit siégeait du 14 au 19 des mois de janviers, mars, juin et octobre.
La Cour supérieure siégeait du 20 au 25 des même mois que la Cour de circuit.

Image : Le curé J.B. Antoine Labelle - [vers 1880]
CENTRE D'ARCHIVES : 3 - Centre d'archives de Québec de BAnQ
COTE : P560,S2,D1,P1726
IMAGE : 03Q_P560_S2_D1_P001726_01.jpg

Textes et références : Vanessa Morin, Bachelière en histoire, UQAC